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Siete Colores presents a trio of Rodrigues’ viola and the dual electric guitars of Moimême and Argentinean Fernando Perales (perhaps best known for the group Reynols with Anla Courtis). As “23º44'00"S 65º29'00" O” opens what’s immediately notable is the reverb, which lends the impression the music was recorded in a cavernous environment. However, as the piece moves on, there are hints this might be an illusion—effects applied to Perales’ guitar—and that your brain has been fooled in the way reverb easily fools it: into imagining the great open space required to produce what are only artificial reflections of sound. For their part, Rodrigues and Moimême inhabit this imaginary cavern, sounding its depths, generating music with the odd quality of being both ominous and bright.
At the start of “4170 m”, Rodrigues touches bow to string with such lightness that it sounds like the faintest breath through a horn, a remarkable evocation of respiration via vibrating string. The guitars sound so distant, it’s as though they are in another room, or part of another recording altogether that someone is listening to somewhere else far away. Listening feels like a suspension—like walls and floors have dropped away and no matter which direction you reach, nothing solid, tangible will ever be touched. Sound waves may travel through the medium of air, but this music produces a kind of synesthesia, a mental image of prismatic light rippling through the aether, or sunrays splayed upon Seven Colors Hill in northwest Argentina, from which the album takes its name. Dan Sorrells (The Free Jazz Collective)
Deux longues pièces pour un total de 48 minutes avec des titres chiffrés dont je vous passe le détail. Deux guitaristes : Fernando Perales, electric guitar & electronics et Abdul Moimême : prepared electric guitar avec Ernesto Rodrigues au violon alto. Dans la lignée de Keith Rowe (A Dimension of Perfectly Ordinary Reality 1989) et de Fred Frith qui prolongea brillamment le travail de son aîné lorsque Keith avait pour un temps abandonné la scène musicale (Live In Japan Vol 1 & 2). Restée longtemps une pratique marginale, cette manière de traiter la guitare en objet sonore, couchée sur une table, environnée d’objets, d’effets, chambre d’écho, trafiquée, préparée, malmenée est devenue un lieu commun de la scène expérimentale et improvisée, ou noise. Mais je dois dire que la manière très présente et exceptionnelle de comment c’est enregistré, la dynamique et la relation / intégration entre les deux guitaristes et leurs jeux respectifs, le sens harmonique, tout concourt à rendre la musique de Siete Colores séduisante et requérante. Et Ernesto Rodigues, me direz-vous ? Son jeu s’insère dans le pandemonium des guitaristes de manière discrète comme si son alto et son archet faisait partie intégrante des installations de ses compères. On devine des frottements lents qui semblent être produits par l’alto. Et bien sûr au n° 2 vers les minutes 22/ 23. Qui joue quoi d’ailleurs importe peu. Le paysage sonore évolue sans cesse, scories du son des cordes frottées à l’éponge métallique ou avec d’autres ustensiles, altération du son vers une densité réverbérante, frottements métallisés, chocs subits et notes tenues, voix irréelles et multipliées, bruissements industriels, grattages minutieux, crissements amples, feedback ténu, sustain irisé, cycles lents, flottements de vibrations métalliques, machineries du rêve. Ce que j’apprécie particulièrement est la profonde qualité sonore et l’absence de faux pas / vulgarité amplifiée comme trop souvent. Un excellent disque d’une musique en constante évolution où l’apparence statique est sublimée par une sensibilité sonore contagieuse. Jean-Michel van Schouwburg (Orynx)
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