segunda-feira, 25 de janeiro de 2016

Sidereus Nuncius

CD – Creative Sources Recordings – CS349, Lisbon 2016









1. Sidereus Nuncius  – 33’01’’



Ernesto Rodrigues - Viola

Phillip Greenlief - Tenor Saxophone
Tom Swafford - Violin


Recorded in February 2006, Seattle


Reviews

Publié dix ans après son enregistrement lors du Seattle Improvised Music Festival 2006, ce trio alto (Ernesto Rodrigues), violon (Tom Swafford) et sax ténor (Philip Greenlief), est un bon exemple de la pratique improvisée libre « normale » d’Ernesto Rodrigues en compagnie de deux excellents improvisateurs de la Côte Ouest parmi les plus actifs. Je veux dire par là que le violoniste alto portugais improvise spontanément en utilisant les nombreuses ressources de son instrument sans a priori ni concept préliminaire comme il nous avait habitué dans ses enregistrements des années 2000 (« réductionniste » « lower case » etc…) et comme sa trajectoire actuelle en témoigne toujours avec une diversité passionnante. La démarche des deux violonistes est en tous points exemplaire et Philip Greenlief s’insère remarquablement dans ce processus, essentiellement basé sur l’écoute. Si le jeu collectif a tendance à se dérouler de manière continue avec des unissons, notes soutenues et mouvements lents qui donnent à entendre de belles nuances et une dynamique soyeuse que tranchent ici et là un ou deux dérapages brefs et mordants et quelques momentums retenus. À la minute 26, une superbe plongée dans les graves grinçants au ralenti qui mène vers le final où le fil de la musique devient de plus en plus spontané, élégiaque tout en se métamorphosant sans relâche. En fait, un set de 33 minutes qui synthétise plusieurs options de l’improvisation  dans une belle symbiose / coexistence. J’ai eu grand plaisir à suivre le cheminement, et les méandres des improvisations de ces trois remarquables musiciens, sans doute une première rencontre lors de ce festival déjà lointain. C’est beau et merveilleux et méritait d’être publié. Jean-Michel van Schouwburg (Orynx)

An extended and far-ranging acoustic free improvisation from the trio of Ernesto Rodrigues on viola, Phillip Greenlief on tenor sax, and Tom Wafford on violin, recorded live at the Gallery 1412 during the Seattle Improvised Music Festival of 2006. (Squidco)

domingo, 24 de janeiro de 2016

Chelonoidis nigra


CD – Creative Sources Recordings – CS345, Lisbon 2016








1. Chelonoidis nigra – 47’11’’


IKB ENSEMBLE

Ernesto Rodrigues - Viola

Maria da Rocha - Violin
Guilherme Rodrigues - Cello
Miguel Mira - Double Bass
Maria Radich - Voice
Paulo Curado - Flute
Nuno Torres - Alto Saxophone
Bruno Parrinha - Clarinet & Alto Clarinet
Yaw Tembe - Trumpet
Eduardo Chagas - Trombone
Armando Pereira - Accordion
António Chaparreiro - Electric Guitar
Abdul Moimême - Prepared Electric Guitar
Carlos Santos - Electronics
Nuno Morão - Percussion
Monsieur Trinité - Percussion


Recorded in November 2015, Lisbon


Reviews

Grand orchestre d’improvisation libre, IKB (pour Ives Klein Blue, la pochette de la même couleur avec une tortue dorée, Chelonoidis Nigra) est un modèle du genre. Basée sur les drones aléatoires, les techniques alternatives, le flottement des sons et leur empathie, une recherche de timbres rares avec des particularités des instruments souvent détournés de leur fonction première, IKB rassemble des improvisateurs d’horizon divers qui se focalisent dans une action instrumentale minimaliste et des combinaisons imprévisibles de sonorités trouvées dans l’instant, parfois fort éloignées de ce pourquoi les instruments utilisés sont conçus. Les sonorités acoustiques évoquent une musique électronique, des bruissements de machine, d’objets, des sifflements, ronflements, sons tenus et en suspension dans l’espace, frottements etc… joués avec une lenteur et une douceur caractérisées. En fait, il est presque quasiment impossible de désigner les instruments d’origine des sons entendus. Percussions frottées ou grincées, objets sur les cordes de la guitare d’Abdul Moi-Même, sifflements infimes du saxophone ou de la flûte, souffle au trombone ou à la clarinette, cordes du piano, vibration improbable de la contrebasse, tapotements de la percussion, grincements, passage neutre du crin de l’archet sur la corde… mystère quasi monochrome, …. Des sons naissent du silence, se transforment, s’agrègent, meurent, surgissent, tremblent… S’il est quasi impossible de dire qui joue, il est encore moins facile de deviner combien sont en train de jouer. On a parfois l’impression qu’ils sont trois ou quatre et qu’ils se relaient fréquemment tout en maintenant une réelle continuité tout en diversifiant les sons avec autant d’homogénéité que de variété. Ce n’est pas le premier album d’IKB et celui-ci est tout aussi satisfaisant que le précédent que j’avais chroniqué il y a quelques années (IKB : Dracaena Draco CS 294 CD double), si ce n’est que la couleur bleue IKB du présent album Chelonoidis Nigra est encore plus intense. La musique aussi. Une réussite éminemment collective! Jean-Michel van Schouwburg (Orynx)

The IKB ensemble – named for the International Klein Blue that adorns the album art of each release – is the sweetspot of Rodrigues’ musical world, as far as I’m concerned. It checks all the boxes: quiet, considered improvisation, but with a bit more lively interaction; a group large enough to pique interest, but not to drown out detailed dialogue; a cast of long-time, dedicated collaborators; an established aesthetic that continues to pay dividends; and a strong emphasis on performance tailored to the unique acoustics of each venue.

Chelonoidis Nigra is the fifth IKB album, recorded live at the end of November 2015 with a 16-piece ensemble. It’s quiet music that you want to experience loudly; it often feels as though, if you could only get a little closer to the sound, whole new levels of activity would be revealed, bustling just beyond earshot. A large group playing quiet music subverts expectations, but there’s a big benefit: low volume forces musicians to listen more closely. Musicians become more invested in a collective sound, shaping one giant sonic event, rather than trading in sixteen competing ones. 

Ernesto and I have talked about the fluidity even in his “fixed” groups. Often the logistics of getting musicians together results in fluctuations in size and membership, IKB being no exception. But in many ways, this also benefits the music: it shifts the focus away from personalities and onto the music alone. An underlying concept or matured aesthetic is retained across performances, and so a group can become just the sound: IKB is one species among many. In its approach, an antidote emerges to the negative “excess of expression” Rui Eduardo Paes often hears in improvised music. In the liner notes to Sudden Music, one of Rodrigues’ earliest records, he writes that “the music that we listen to here is ‘sudden’ because it emerges as if by miracle from a surface that we thought neutral (silence) to disappear at once, as if it had never existed.” In the measured investigations of Chelonoidis Nigra, the silence gives, and the silence takes away. Dan Sorrells (The Free Jazz Collective)

São também dois os álbuns saídos recentemente do projecto IKB (iniciais de Ives Klein Blue), “Ornithorhynchus Anatinus” e “Chelonoidis Nigra”. A primeira diferença relativamente à VGO está no menor número de participantes, 16 em ambos, se bem que com algumas alterações de nomes e de instrumentação. Há outras, destacando-se o propósito de que os instrumentos acústicos sejam tocados como se fossem electrónicos, por meio de uma sistemática utilização de técnicas extensivas e até de recursos próprios da electroacústica, como a manutenção de “drones”. Há um ainda maior minimalismo na geração de materiais, conduzindo à articulação de transparências, com o silêncio a ganhar propriedades musicais. Ouvimos os sons nascerem, viverem e morrerem com um pormenor assombroso, mesmo que, de novo, seja difícil discernir a sua origem. Rui Eduardo Paes (Jazz.pt)

Ernesto Rodrigues leads a 16 piece orchestra of strings, reeds, winds, voice, brass, accordion, electric guitar, electronics and percussion through the elaborately restrained work "Chelodnis Nigra", rewarding the careful listener with fascinating layers of sound. (Squidco)