quinta-feira, 13 de dezembro de 2012

Shimosaki

CD - B-BOIM 027, Wien 2012

















1. 40'00''




Ernesto Rodrigues - Viola
Radu Malfatti - Trombone
Ricardo Guerreiro - Computer





Recorded in September 2012 at Festival Música Viva, Lisbon

Cover design Radu Malfatti




Reviews


Après un été finissant (Late Summer), Radu Malfatti, Ernesto Rodrigues et Ricardo Guerreiro, peignent les quarante (premières, peut-être) minutes d’un hiver qui commence (Shimosaki). Enregistrée en concert à Lisbonne le 20 septembre 2012, la pièce improvisée prône en conséquence l’oubli de l’automne.
C’est que l’instant et l’urgence qu’il commande se passent ici très bien d’intermédiaires – de saisons, donc, et puis de sons, de gestes – et même de toute chronologie (puisque Shimosaki fut enregistré avant Late Summer). A leur place, trouver quarante autres minutes de retenues, d’évocations plutôt que d’invocations, de réflexions troublées par une envie de tout dire dans la ligne, sinon dans l’effleurement. De là se laisse entendre une difficulté à être pleinement (le grave de Malfatti file en douce, l’alto de Rodrigues réagit dans un pincement, les larsens de Guerreiro s’interdisent tout attaque). Or, qu’ils semblent se répondre ou se fuient rondement, les sons que l’on attrape au vol composent un murmure qui, à force de dévisser, révèle l’étrange nature des mystères qu’il recèle. Guillaume Belhomme (Le Son du Grisli)


Autant prévenir tout de suite, c'est plutôt difficile d'écouter ce disque avant 21 heures quand on habite en ville ou dans n'importe quel environnement bruyant, surtout en suivant les recommandations de Malfatti, qui indique comme toujours que le disque est à lire "faiblement". Car le trio Ricardo Guerreiro (ordinateur), Radu Malfatti (trombone), Ernesto Rodrigues (violon alto), joue déjà très faiblement, et peu.
Shimosaki est une improvisation qui semble tout de même très influencée par Radu Malfatti, maître du minimalisme le plus radical. Un minimalisme plutôt modéré ici dans la mesure où il y a peu de répétitions et beaucoup de changements. On trouve de nombreuses sonorités utilisées ici (peut-être est-ce aussi dû cette fois à l'influence de Rodrigues), allant des cordes effleurées par les crins, des souffles à travers le trombone, des notes claires et précises, et des sinusoïdes. Ceci-dit, entre ces éléments joués à peine plus fort que les mouvements d'un public qu'on entend aussi bien, c'est surtout le silence qui est omniprésent durant cette improvisation de quarante minutes. Pas un silence total, mais un silence qui sépare chacune des interventions prises de manière individuelle. Même s'il y a souvent du son, chaque musicien prend une respiration très longue avant d'intervenir et on a rarement l'occasion d'entendre simultanément les trois improvisateurs - qui cherchent apparemment à se faire plus discrets les uns que les autres.
Une pièce aussi calme que radicale, jouée à un volume aussi faible qu'extrême. Ce n'est certes pas inattendu, mais la rencontre entre ces personnalités offre quand même une musique renouvelée et rafraîchie. Julien Héraud (ImprovSpheres)

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