sexta-feira, 7 de abril de 2023

Conspiratorial and fulminate things happen

CD - Creative Sources – CS776, Lisbon 2023




















Disc I - Fulminate things happen … in space (studio)

1. Thoughts spinning from paragraph to paragraph - 03'08''
2. Bakunin jubilates - 08'58''
3. Strange preferences between the lines - 11'25''
4. Flying irritations of the plot - 04'05''
5. Ceiling spotlights whirring - 06'55''
6. Thomas Mann is shocked - 05'10''
7. Marx jumps hesitantly - 09'41''

Disc II - 
Conspiratorial things happen in the Kommandozentrale (live) 

1. Starry Rhymes - 13'33''
2. Memory Gardens - 10'47''
3. The Trembling of the Veil - 12'02''
4. Don't Get Grow Old - 13'04''
5. Cosmopolitan Greetings - 02'37''
6. Sunflower Sutra - 07'50''
7. City Midnight Junk Strains - 07'51''





Ernesto Rodrigues - Viola 
Guilherme Rodrigues - Cello
Udo Schindler - Clarinets & Alto Saxophone
Nuno Torres - Alto Saxophone





Reviews

Back in August 2019 I'd started a new page of entries here with a relatively extended discussion of Mycelial Studies, a double album from Udo Schindler with Ernesto & Guilherme Rodrigues (calling themselves "S2R"), and a release that already showed a progression from its first to second set/volume, i.e. toward a richer set of interactions, filamental multi-relations, spectral overtone correspondences varying across different tapestries, a flexible ongoing exploration of the affordances of spatial-musical ratios.... And now there's a second double album, with Nuno Torres (alto saxophone) joining the trio to form a quartet: Conspiratorial and fulminate things happen again consists of two sets recorded (around Munich) on consecutive dates, now November 2022, the first (studio) also seeming more preliminary than the second (live) — which is also longer, well over an hour of intricate timbral explorations. So especially with these prolific musicians, I do sometimes have difficulty orienting myself on "use" around specific releases, but as exploration per se, the (always preliminary...) results here are both ambitious & successful in the sense of finding new (vectorial, that is to say, in the sense of arising via musical motion, rather than static relations...) timbral combos. (That one might characterize such activity as conspiracy only adds to the fun... following the more literary fulminations of the studio date, surely something of a "get to know you" session for the quartet formation....) And as noted of Schindler — e.g. most recently in February's review of Rhapsodic Topologies — the addition of a third part to his typically detailed duo interactions does occur less frequently, as it increases considerably the textural intricacy & combinatorial possibilities (for overtone-interval relations). But as noted of Mycelial Studies a few years back, the two Rodrigueses can also almost sometimes seem to be one (string) performer, giving the trio exploration something of the sense of an augmented duo. Or "could" seem... as Guilherme does tend to assert more personality these days, including by introducing lyrical content low in the texture again here.... Yet the more obvious change is to a quartet via Torres: Of course the combinatorics increase considerably, and so the possibilities sketched as a result also end up seeming that much more arbitrary, in the sense that the "space" of their interaction is so much larger... i.e. akin to a few sketched lines across a very broad canvas. (But the music itself is not generally sparse.) Torres is also a significant choice, not only keeping the numbers toward the Portuguese side, but already as a participant on what has become something of an obscure classic for me (from 2016), the quartet album New Dynamics: I've subsequently come to associate these sorts of two horns & two strings ensembles with Ernesto Rodrigues in general, although note that there it's bass rather than cello (i.e. arguably a "simpler" configuration, still evoking a jazz ground). So Conspiratorial and fulminate things happen develops such an (overlapping) style of polyphony as well. And the (live) second volume indeed opens with a rather polyphonic tapestry, delicate across a sort of four-way surface, calm intensity (& focus).... But there's also more of a "concentration" of forces to come, less polyphonic per se, but cultivating distinctive timbral composites, building to more in the way of personal expression across a scenic environment (itself of low growling & extended hisses), e.g. quasi-"zoo" calls emerging (as synthetic novelty, instead of via mimesis...) through the also-substantial third track.... There's thus a sense of musical rhetoric — sometimes dramatic, even ominous... — developed as well. (Plus "urban sounds," e.g. traffic, polyphony & mediations....) All while seeking a kind of continuity (of "melody" even, perhaps...), a simmering intensity that eventually runs its course — after having taken many twisting turns & detours along the way. (But do note that Schindler is also on reeds only, clarinets & alto sax, the latter mirroring Torres.... So there's more timbral focus here in general than in some other investigations.) And yes, it can be a challenge to jump into the music, yet it's not sonically overwhelming, while rewarding close attention. ("Impressionistic" is probably a good adjective, and much spectral music does seem to recall impressionism....) I also don't end up with a coherent affective response (here anyway...), but I guess I do very much want to be a part of its (ongoing) fulmination of conspiracies. There's far more that can happen. Todd McComb's Jazz Thoughts

Un groupe portugais en tournée, le trio d’ Ernesto Rodrigues (alto « viola »), Guilherme Rodrigues (violoncelle) et Nuno Torres (sax alto) a effectué concerts et rencontres aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne entre deux pôles d’intérêt pour ces musiciens. Soit continuer à développer leur musique en trio ou se remettre en question en improvisant avec un collègue qui, souvent, arrange le concert et/ou une session d’enregistrement, comme ici à Munich les 10 et 11 novembre 2022 avec le poly-instrumentiste Udo Schindler (cette fois aux clarinettes et sax alto). Le titre du double CD (studio et live) est sous-titré Winds and Strings Quartet, un assemblage instrumental relativement symétrique qui est exploré de manière à en étendre les correspondances et interrelations sonores. Dans ce trio, Nuno Torres s’immerge au milieu des sonorités des cordes avec une dynamique proche de celles-ci au point de donner la sensation qu’il camoufle le timbre de son sax alto. Dans l’enregistrement en studio « Fulminate Things Happen … in space (studio) “ le trio reconsidère le type d’interactions et la logique de jeu qui le caractérisent pour s’adapter entièrement à celles de l’invité sur la base de l’écoute mutuelle immédiate.
Mise en jeu principalement, la recherche et l’exploration de sons, d’agrégats, de timbres altérés et associés à d’autres trouvailles dans une perspective ludique et heuristique. L'adjectif heuristique qualifie ce qui aide à la recherche, à la découverte des faits ou des théories, ainsi que ce qui tend à trouver. Une hypothèse heuristique est une hypothèse choisie provisoirement comme idée directrice indépendamment de sa vérité absolue. C’est une recherche qui est ici réalisée collectivement et pour laquelle chacun se connecte mentalement et émotionnellement aux autres par le biais de l’écoute, de l’action musicale « sonore » avec l’aide de l’expérience acquise à improviser et à jouer ensemble. Cette mise en commun aboutit à des formes mouvantes qui dérivent ou trouvent leurs résolutions et leur achèvement où chacun établit des choix et s’engage dans des options précises ou semble dériver selon son humeur presque par hasard. Cette précision dans l’errance est palpable dans chacune des sept pièces de durée moyenne (entre les 3,4 et 5 minutes jusqu’à 9 et 11 minutes. Il est évident que les quatre musiciens prennent le parti de chercher des correspondances (dans l’acception surréaliste du terme), d’essayer ce qui « pourrait » fonctionner, d’explorer sans arrière-pensée au risque de tourner en rond. Certains excellents groupes de musique improvisée proposent une musique bien précise qui correspond à un idéal, à un style très original et affirment une identité forte. On trouve justement chez Ernesto et Guilherme Rodrigues, qui plus est avec Nuno Torres une identité expressive et estéhtique très déterminée. Ce genre de groupe joue très souvent magnifiquement. À leur crédit, ces artistes n’hésitent pas à se produire aussi avec des artistes très différents en se mettant dans des situations de risque esthétique, de produire des concerts et des albums où le niveau musical a baissé par rapport à ce dont ils sont capables. En effet, chaque improvisateur libre n’est pas automatiquement compatible avec un autre et savoir s’accorder est autant un art que l’effet du moment ou d’une inspiration imprévisible. Ça peut aussi complètement foirer. Dans ce genre de rencontres, il faut créer une empathie, un nouveau terrain commun, un sens à ce qu’on joue, et une capacité intuitive, imaginative est primordiale. Il faut oublier qui on est pour se redécouvrir autrement, un peu comme un acteur rentre dans la peau du rôle bien qu’un improvisateur sincère reste et doit rester « lui-même ». Étant de longue date un organisateur de concerts ou « gigs » et un praticien sur scène, je suis témoin que l’attitude ouverte de ces Portugais n’est pas partagée par d’autres improvisateurs qui se focalisent avant tout sur leurs « projets ». Ils se risquent éventuellement à la « rencontre » surtout s’ils ont la chance de jouer avec « une pointure » ou un artiste « connu » , ce qui fait sympa pour leur C.V. et éventuellement des gigs assurés si affinité et plus… La discographie des Rodrigues est éclairante à cet égard : ces deux virtuoses partagent fréquemment avec des artistes (très) peu connus.
Pour en venir à la musique enregistrée, elle démarre avec les deux saxophonistes s’entredéchirant via leurs colonnes d’air et leurs becs respectifs, en glissandi pressurés et imbriqués, les deux cordistes s’immisçant entre leurs bulles de gaz qui crèvent d’instants en instants (Thoughts Spinning from Paragraph to Paragraph 3 :08, très court). Des effets percussifs des lèvres sur les becs les deux colonnes d’air en sourdine lancent Bakunin jubilates (08:58), une excellente conversation à quatre dans laquelle chacun s’insère avec des approches variées avec vibrations, archet rebondissant ou élégant, intrications subtiles des deux saxophonistes, frottis répétés un moment et fuyant l’instant d’après, pauses silencieuses. L’orientation du quartet est en dérive permanente mais cohérente, créant ainsi des paysages qui s’intègrent aux précédents et enchaînent avec le suivant. Strange preferences between the lines (11 :25) les coups d’archets saccadés sur une note à l’alto en contraste avec une lente pérégination de la clarinette basse (Udo) dans des graves paresseux et le jeu pizzicato du bout des doigts du violoncelliste évolue subtilement dans une forme en apesanteur linéaire et somnolente ouverte à un lyrisme détaché avant que chacun y intercale progressivement de menues actions anguleuses, acides ou ouatées. On est ici dans la dynamique « piano-pianissimo » et l'art du clair-obscur maîtrisés. Le camouflage subtil. Ainsi, on réalise à peine la présence effective de Nuno Torres et ses parcimonieux sons de souffle au bord du silence, Udo Schindler égratignant l’ambiance avec des aigus et des harmoniques oscillantes. Cet univers s’éparpille progressivement alors que le sciage de l’alto ressurgit discrètement. Dans cette dérive, les musiciens apportent des éléments de construction collective qui s’évanouissent une fois tangibles, laissant venir intelligemment une autre occurrence sonore. Et le tandem Rodrigues, Ernesto et Guilherme ont un vrai sens de l'à propos. Flying Irritations (4:05) laisse entendre des sons plus étranges, des scories palpitantes et des morsures soufflées et une activité plus intensive et plus contrastée tranchant nettement avec les précédentes. Et toujours ce sentiment à la fois centrifuge et faussement statique et comme dans le morceau 5/, Ceiling Spotlight Whirring ( 06 :55 ) l’intégration organique du silence pour mettre en évidence les outrances de la clarinette basse au ralenti. Je pourrais continuer de la sorte dans plusieurs lignes supplémentaires. Tout cela pour dire que cet album studio (CD1) et Live (CD2) contient une musique de recherche (exigeante) qui requiert une écoute appliquée et soutenue pour être appréciée dans toute sa finesse et sa profondeur alors que d’autres, tout aussi réussies s’imposent même aux distraits car elles se focalisent sur une démarche typée , « musclée », expressément « virtuose », ... mais tout aussi légitime. Et donc bravo à cette équipe d’une rencontre fortuite mais profondément réussie. Jean-Michel Van Schouwburg (Orynx)


UDO SCHINDLER hat seine langjährigen Kontakte mit Creative Sources im Juni 2018 in der spielenden Begegnung mit ERNESTO & GUILHERME RODRIGUES vertieft – zu hören auf „Mycelial Studies“. Die beiden Lissaboner, Vater Ernesto an der Viola, Sohn Guilherme am Cello, sind im November 2022, mit auch noch NUNO TORRES am Altosax, erneut nach München gereist, wo diesmal Conspirational and fulminate things happen (CS 776, 2xCD) entstand. Am 10.11. „Fulminate things happen … in space“ unter Studiobedingungen im Basis Booksalon & Klangraum at MUCCA – und daher left-wing-literarisch umgeistert: 'Bakunin jubilates', 'Thomas Mann is shocked', 'Marx jumps hesitantly'. Schindler bläst dabei Klarinetten, die den Dingen bis in Bass- und Kontrabassregister auf den Grund gehen, und ebenfalls Altosax. Zwar steht 'Revolution' seit Langem schon nur noch in antiquarischen Büchern auf dem Regal (statt dessen stürmen rechte Untergangster Kapitole und Parlamente) (während die, die sich 'Linke' nennen, – wie eh und je? – zu Diktaturen als 'kleinerem Übel' neigen) (und das demokratische Selbst- und Weltverständnis nicht mal mehr Se-t-t-e-m-b-r-i-n-i buchstabieren kann). Aber es knarzt und knarrt der Freigeist doch noch in den für Spiel, Artisterei, Über-der-Sache-Stehen empfänglichen Synapsen und in den Wänden, wenn man sie so wie hier in Wunderkammerwände verwandelt. Kirrend und kratzend, prickelnd und spotzend, von den widrigen Zeiten schief gezerrt und gedrückt, geht der Geist auf bunten Sponti-Socken um und zischt, fiedelt, kräht, gurrt, raunzt: Wacht auf, verdammte Trottel, verwöhnte Müßiggänger. Wozu sein Leben an Raffen, Aasen, Hassen verschwenden? Kommt kuscheln, Stachelschweine. Hört doch, wie hier jede Stimme kitzelt, wie jede Stimme zählt. Die Einheit der Vernunft besteht in der Vielfalt ihrer Stimmen (R. Safranski). Das 'bessere' (weniger einfältige) Leben hängt am Saitenfaden, zergeht auf der Zunge. Anderntags, live in der Kommandozentrale des MUCCA, floss der Spirit von Allen Ginsberg in „Conspiratorial things happen in the Kommandozentrale“ und verabreicht Offenheit und Ehrlichkeit als Kraut, das gegen Verfolgungswahn gewachsen ist: Candor ends paranoia. So wurde die Musik ginsbergisiert mit 'Starry Rhymes', 'Memory Gardens', 'The Trembling of the Veil', 'Don't Get Grow Old', 'Cosmopolitan Greetings', 'Sunflower Sutra' und 'City Midnight Junk Strains'. Und von einer Viererbande der menschenfreundlichen Sorte offeriert nicht als Droge, sondern als Dosis Neugierde, von der man, mit ironischem Widerstand, kostet wie von einem fremden Gewächs (mit Nietzsche gesagt). Prompt erscheint die Blaue Blume in Kandinsky-Gelb, und klassische Schönheit ganz ohne Botox verjüngt zum Anarcho-Irrwisch, zum Wildblumen- und Gassenkind. Mit springenden und wetzenden Bögen, caliban'schen Zungenschlägen, in kleinlaut heulendem Elend, kess zwitschernd, in wogender Wallung, ganz aus dem Häuschen, ganz bei sich. Sowas subventioniert kein Oligarch. Rigobert Dittmann (Bad Alchemy)

The quartet of Udo Schindler on reeds, Ernesto Rodrigues on viola, Guilherme Rodrigues on cello and Nuno Torres on saxophone are heard in Munich, first in a wildly interactive live performance at Schindler's Salon successor: BASIS_Soundscape at MUCCA; then live in the studio for 7 improvisations with track titles borrowed from and under the influence of the poetry of Allen Ginsberg. (Squidco)

To conspire and to fulminate. What an interesting title for this cooperative effort between violist Ernesto Rodrigues, cellist Guilherme Rodrigues, saxophonist Nuno Torres and multi-reedist Udo Schindler. All have been über-productive over the last few years, including on the Creative Sources label, on which Schindler alone has over a dozen releases, Torres at least twice as many, and both the elder and younger Rodrigues innumerable. Schindler and the Rodrigues's have collaborated before, as has Torres with the later. Conspiratorial and fulminate things happen, however, seems to be Schindler and Torres' first meeting on record.
The conspiratorial in this may be obvious. There is cooperation, sometimes hushed interactions, whispered secrets, cryptic sonic note exchanges, or, one can imagine, glances passed among the musicians to nudge the quartet in one direction or another. There is something playful about this, but also serious, and, in that overlap, even sinister. The fulmination, however, is less obvious. Much of this sounds like the point before the rupture, the eerie calm of the storm, the consolidation of potential energy rather than the eruption. In another sense, this may be some sort of impassioned protest, passion would then require reimagining as something less obvious, a subtly flickering rather than a devouring flame. Then again, as the final part — disjointed by the strange grammar — indicates, things can just happen, planned or not, fervent or not, but always, at least in the moment, with keen intention.
Conspiratorial consists of two discs. The first, Fulminate things happen...in space, was recorded live at BASIS_SoundSpace at the Munich Center of Community Arts (MUCCA), which is apparently becoming a hub for experimental music. The second, Conspiratorial things happen in the Kommandozentrale, was recorded in the former electrical command center of Munich, now incorporated into MUCCA, as well. The titles of the cuts on this second disc were taken from an assortment of Allen Ginsberg poems, including a true gem of his later works, Cosmopolitan Greetings.
There are differences between the two discs, and some of them come down to energy. Both performances were charged, but that charge manifested at slightly different intensities, albeit through similar musical vocabularies. That, of course, is characteristic of many of these Creative Sources projects. The focus is on the suspension, the subtle changes, the oddities of those glimmering moments, that lone, aching string seemingly worn down to a thread, a contorted saxophone tone that torqued to the brink of shattering. These two performances have all one might expect: rusty-hinge squeaks, fricatives, gurgles and flutters, sharp tears, dolloped layers, the unpredictable protean combinations. The musicians seem to be chiseling the air itself through their instruments in the pursuit of new textures, combinations, and patterns abandoned as quickly as they are uncovered. In short, fulmination or not, this is sonic sculpture at its best. Nick Ostrum (The Squid’s Ear)



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